LES RÉALITÉS INVISIBLES

« On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent ». – Bertolt Brecht

Vous souvenez-vous de vos 15 ans ? L’âge d’un engagement in tranquille, l’âge de la révolte et de tous les possibles ?
À une époque d’uniformisation de l’information et où l’image est omniprésente, le rôle du cinéma documentaire est de faire voir un autre réel, de rendre visible des histoires trop souvent effacées. Face aux images dominantes, le Festival Millenium revient avec une édition-anniversaire plus que jamais engagée du côté des faibles intensités et des vies oubliées. Une humanité que l’actualité tend parfois à occulter mais dont les ressources profondes sont loin d’être épuisées.
La thématique « Vers les réalités invisibles » marque la volonté de replacer l’humain au centre de l’attention et de faire voir des existences qui, par leurs prisent de positions et leurs magnifiques combats, dévoilent des mécanismes de dominations. Des réalités invisibles qui fissurent…le réel !
Questions d’oppressions des minorités, d’histoires personnelles qui bousculent l’ordre tranquille des représentations. Des images, des voix, des visages qui alertent sur les conditions de l’humain et son environnement. Les films de la 15ème édition se distinguent par la présence de personnages qui jouent, de manière héroïque, le rôle de leur vie. Des vies aux forces perturbatrices qui suscitent en nous une puissance d’agir dans le présent. Des images qui rendent visibles les oppressions invisibles. Des documentaires qui sont de véritables observatoires sur les questions les plus urgentes de notre époque.
Ces êtres humains, ces existences, ce sont celles et ceux présent.e.s dans le documentaire «Waters of Pastaza», un film anthropologique composé de fines et joyeuses observations d’un groupe d’enfants de la tribu indigène Achuar mais menacés par l’inexorable déforestation, guidée par le capitalisme mondial. Ce sont celles et ceux qui se heurtent à la violence néolibérale dans « Les endroits où ne sommes pas ». Ces vies oubliées, ces cris, ce sont celles qui ont été involontairement chargées d’opérer la transition du communisme au capitalisme en s’exilant, comme le montre magnifiquement le film « Love is not an orange ».
C’est donc pour découvrir ces existences ordinaires, si silencieusement essentielles, que nous vous invitons à les découvrir et à porter leurs récits.

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