Marie et Juliette ont quitté l’enseignement classique pour ouvrir au cœur de Bruxelles une école où elles accueillent des enfants sans passé scolaire, souvent issus de l’exil. Elles leur offrent un lieu et un temps hors des apprentissages scolaires formels pour être ou redevenir des enfants, avant d’affronter l’institution scolaire qui attendra d’eux d’être des élèves. Au fil des efforts et des réflexions pédagogiques des deux enseignantes, le film nous oblige à questionner l’école comme un lieu vecteur de rapports d’oppression qui nous touchent toutes et tous.
Biographie du réalisateur
Lydie Wisshaupt-Claudel vit à Bruxelles depuis 2001. Elle se forme au montage à l’INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle). En 2006, elle se confronte à la réalisation avec “Il y a encore de la lumière”, journal de voyage en Islande, trace d’un apprentissage de la solitude. Puis, d’un long périple dans l’ouest américain, elle tire “Sideroads” (2012), où avec son compagnon, elle part à la rencontre de citoyens américains, qui oscillent entre foi et désillusion et questionnent le mythe face à leur réalité. Elle prolonge son travail autour de la société américaine dans “Killing Time – entre deux fronts” (2015), qui décrit le quotidien d’une petite ville militaire de Californie, dont la force d’évocation parle en creux des traumatismes silencieux de la guerre. Le film a été récompensé plusieurs fois dans divers festivals internationaux. “Éclaireuses”, son nouveau film, aborde la question de l’école, en nous invitant à suivre le quotidien de deux enseignantes fondatrices d’une école-recherche destinée à des enfants issus de l’exil et sans passé scolaire. Elle alterne toujours la réalisation et le montage, persuadée que les deux pratiques se complètent et s’enrichissent.